LA 6000 D , la course des géants 27/07/2013, Jérôme Ayral

Levé 4h , un départ 6h pour une petite balade dans la montagne de 63km avec 3000m+ avec une grosse bosse de 30km et une ascension sur le glacier de Bellecote a La Plagne ( 3050 m ) avec en prime un peu de neige au sommet .Tout est réuni pour passer une super journée dans ce cadre magique même Moïse s'est levé tôt pour m'accompagner au départ et me faire gagner ainsi 1h de sommeil . Je me sent en forme et me suis bien préparé ( peut être trop ) pour cet objectif , me suis également bien reposé ( peut être pas assez ) .
Le départ est donc donné a l'aube de Aime ( 653m ) et après 3km de plat menés a 11km/h , j'y vais cool car je veux absolument gérer cette folle montée , j'attaque l'ascension, je suis en forme et je suis même l'un des derniers a s'arrêter de courir mais après 10km et 650m+ je sent ma forme qui s'évanouit ( peut être l'effet de l'altitude ) . Je gère donc la montée sur la piste de bobsleigh qui est d'ailleurs assez marrante a faire et après plusieurs coups de cul je me sent vraiment de moins en moins bien et ça se confirme lorsque ma jambe gauche devient toute raide sous l'effet d'une grosse crampe , a ce moment je suis perplexe car ma moyenne horaire s'écroule et je ne suis qu'au 20km et je n'ai fait que 1300m+ ,le pire reste a venir .
A partir de ce moment la je vais devoir gérer des crampes derrière mes 2 cuisses et une vilaine idée d'abandon m'effleure l'esprit surtout quand j'arrive au croisement d'un chemin qui retourne vers l'hôtel mais ma petite famille et Néhémias sont sur le glacier à m'attendre . Je continue donc a avancer et arrivé au pied de la grosse difficulté ( 26km et 2000m+ ) mon état n'est déjà plus vraiment au top Moïse peut en témoigner et devant moi se dresse un mur en forme de pierrier enneigé par endroit de 2km pour 500m+ .
Je mobilise toute mon énergie mentale pour arriver au sommet avec les jambes tiraillées par les crampes , ça y est je suis sur le glacier enneigé après 5h30 de course et mon état physique fait vraiment pitié mais bon je me dis que j'ai fais le gros de la difficulté et que peut être les crampes passeront dans la descente même si j'y crois pas trop . Donc après 1km dans 
la neige molle et fuyante en compagnie de Néhémias qui a décidé de m'accompagner sur 12 km , nous attaquons la descente et je sent un mieux sur mon état de forme même si les crampes vont et viennent en fonction des efforts , je double pas mal de concurrents dans cette descente et ma moyenne horaire augmente la confiance revient et en plus Moïse nous  a rejoint .
C'était sans compter sur la dernière difficulté de la course une montée de 3km pour 300m+ annoncé sur le profil mais qui m'a semblé bien plus dur nous sommes alors au 40km et la chaleur commence a se faire sentir , a partir de ce moment la je vais vivre un moment de souffrance assez terrible , mes jambes me font mal a cause des crampes qui ne me lâchent pas et maintenant elles refusent de gravir cette montée qui n'en finit pas , je dois m'arrêter tout les 300m afin de reprendre mes esprits et je ne peux plus rien avaler heureusement mes 2 copains sont la pour m'encourager . Ça y est je bascule sur l'autre versant a ce moment la il ne reste que 3km de descente pour arriver sur un gros ravito et ma décision est prise j'arrête la , la descente est difficile avec mes 2 jambes de bois .
Sur le ravito y a ma famille et mes 2 compères qui m'encouragent , il ne reste que 18km de descente avant d'arriver au bout , mais la chaleur est étouffante et je souffre vraiment beaucoup tant par les crampes que par mon état physique a pleurer . Je fais le point , je bois un coup , je me rafraîchis je tourne en rond 5mn dans le ravito mais c'est vraiment trop dur et la perspective de courir 2h30 de plus,  seul et dans la chaleur qui  sera encore pire en plaine , a raison de moi . Je me rends donc au point de contrôle et je rends mon dossard .
Donc j'ai jeté l'éponge au 45km et j'ai fais la totalité du dénivelé , j'étais classé 500eme sur 1200 partants
( abandon 132 et hors délai 140 ).
Je suis désolé de ne pas avoir rempli l'objectif mais je n'ai pas de regrets car je suis allé au bout de moi-même mais quand ça veut pas ça veut pas c'est aussi ça le sport .
Merci a mes 2 accompagnateurs qui ont été formidables et qui pourront témoigner de ma grande souffrance et merci a ma fille Lisa pour les photos .
À bientôt pour d'autres aventures ( ou pas ... )